lundi 25 octobre 2010

recherche d'emploi partie 3

Aujourd'hui je me suis réveillé d'excellente humeur. J'ai ouvert mes yeux et j'ai vu le plafond blanc immaculé de ma chambre. Des images circulaient dans ma tête comme des poissons dans une rivière transparente. Eh puis, sans que je me rende compte, une colère immense s'est emparée de tous mes membres. Cela faisait deux semaines que je ne me sentais pas à l'aise avec moi-même, vivant à la surface des choses, à la périphérie de l'essentiel. Un sentiment de solitude démesurée me saisissait. Il n'y a pas pire solitude que celle où nous sommes éloignés de nous même. De façon nostalgique je me souvenais d'une époque où tout était cohérent et simple, où je n'avais pas à me justifier de faire des choses que je ne voulais pas. Appelons cela la dépression. D'autres me dirons que ce n'en est pas une. Mais ce sentiment de culpabilité allié à celui d'impuissance qu'est-ce que cela peut-être, alors ?

Alors, voilà. Une façon de sortir de ce cercle dantesque, décrit ci-dessus, c'est lorsque l'on découvre l'origine du mal et par conséquent le moyen de le guérir. En ce qui me concerne j'ai toujours eu du mal à dire "non".  Face aux arguments de la nécessité, de la peur etc j'ai toujours eu du mal à refuser. Ma bonne éducation aidant et ma haine du conflit, m'enferment, contre ma volonté, dans des situations que je n'ai pas choisies. Et à ce moment là je vis les angoisses de l'animal qu'un crocodile attire vers les eaux pour le noyer, de la bête traquée qui s'enfonce dans les marécages, ou de l'alpiniste qui tombe dans une crevasse. Autant s'autoproclamer roi d'un pays sans frontière que d'être incapable de dire non.
 
Quant on est en recherche d'emploi, on est faible. Il est plus difficile de dire non. Mais en même temps, notre société peut-elle fonctionner sur une partie de la population libre et une autre dissoute dans l'indifférencié, esclave de la nécessité et des ajustements conjoncturels? Non. La raison pour laquelle il y a des exclus et des insérés nous dépasse. N'essayons pas de voir une justice quelconque. C'est comme ça. Tentons de nous affirmer tous les jours un peu plus. Croyons que si nous sommes sur cette terre c'est bien pour réaliser un projet, quelque chose, une façon d'être nous...

dimanche 10 octobre 2010

La recherche d'emploi partie 2

Finalement, la liste de contacts que vous avez fait ne rend pas beaucoup de fruits. Vous faites glisser votre regard sur la liste de noms et vous avez l'impression de les connaître déjà tous, de les avoir "ennuyés" déjà plusieurs fois. Tout est pareil sous le soleil. Vous vous rappelez que telle personne avait fait des pieds et des mains pour vous et vous allez vous pointer à nouveau, nu comme un ver, lui demander des conseils - Il vous a déjà tenu une conférence? lui demander des contacts -mais c'est presque comme s'il vous avais présenté tout son carnet de contacts et sans compter sa famille et sa fille pour laquelle il se fait du souci ? Vous savez donc que l'échange ne peut que être bref.

Eh puis, enfin c'est mon cas, quand on cherche un poste en relations sociales, on imagine au mieux une réunion avec des délégués syndicaux vociférant en usine et au pire une négociation dans les salles de réunions grises où les voix se perdent dans la moquette épaisse et les crissement léger des fauteuils molletonnés, comme on pourrait imaginer dans une...banque?

Au fond, que cherche-t-on lorsque l'on cherche un travail ? Un travail? Ou une tombe? La vérité est que nous acceptons de rentrer dans un moule. Du moins est-ce vrai pour 90% des grandes entreprises. Une façon de s'assurer que la personne rentrera dans le moule c'est d'écrire par exemple sur les profils de postes: "Nous recherchons un RH ayant entre 2 à 5 ans d'expérience". Un: l'expérience. Très bien. L'autre: "Il aura une formation supérieur (Bac+4/Bac+5) en RH" ou "Il aura le niveau bac". C'est le diplôme. Il n'y a pas de débutant en RH. Quand j'en ai vu c'était pour des stages. Mais le diplôme a moins d'importance pour l'instant même si nous pouvons citer historiquement  l'"Institut de Gestion Sociale", d'abord, le Conservatoire National des Arts et Métiers, ensuite, dont le Master de GRH a déjà 9 promotions d'ancienneté. (Le Master se fait sur 2 ans donc faites le calcule: environ 18 ans d'existence). Évidemment l'université est rognée dans ce domaine par les Grandes Écoles comme  l'ESSEC et HEC et même Science Po qui logiquement ne devrait jamais conquérir la première place puisque l'École n'investit qu'un module. Nous sommes rattrapés, dans les RH par cette manie de donner un ordre hiérarchique et pyramidale à notre système diplômant où, à nouveau, les Grandes Écoles et donc l'État, tiennent le haut du pavé. Au lieu de cette vision étriquée nous devrions avoir une vision harmonieuse de ces différentes écoles et approches des RH. Nous devrions rechercher la musique harmonieuse des disques célestes comme le décrivait Socrate. Ainsi, l'approche des écoles de commerce est très tournée sur la gestion. Celle du CNAM, est davantage tournée sur l'humanisme. Les premières insisteront sur ce qui fait une gestion efficace et efficiente. Le CNAM s'intéressera à ce qui fait naître la cohésion au sein d'un groupe humain. Certainement pas la machine et ni obligatoirement l'efficacité d'un outil de gestion économique. C'est l'incertain psychique qui intéresse le CNAMien. (J'en suis!)

Voici tout pour l'instant. Ces considérations nous permettent de tirer une conclusion générale sur le marché de l'emploi en France. Le marché du travail en France est fondé sur un principe : l'exclusion. Le marché du travail en France fabrique des exclus. Et ce, malgré la course au diplôme.